Nous avons invité le Père Bernard Thomasset en classe de terminale afin qu’il nous éclaire au sujet d’une question de philosophie : « avons-nous des raisons de croire en Dieu ? ».
Nos élèves ont été vivement intéressés et touchés d’entendre une autre voix que celle de leur professeur, celle d’un homme d’une foi profonde, nourrie de philosophie et de théologie. Les élèves n’ont pas souhaité prendre une pause et l’ont écouté pendant deux heures témoigner de l’espérance qui l’habite et répondre à leurs questions les plus personnelles. Le temps scolaire suspendu au sourire de cet homme.
Porté par son nouveau projet d’établissement, articulé autour des caractéristiques de l’éducation mariste, toute l’équipe de l’Externat Saint Joseph – La Cordeille, à Ollioules, s’est réunie pour la traditionnelle journée des communautés éducatives le 20 janvier sur la thématique « Soigner l’ambiance ».
Après un temps de prière à La Chapelle de l’école, toute l’équipe d’adultes s’est retrouvée autour d’un chaleureux petit déjeuner, préparé par le nouveau prestataire de restauration de l’établissement. Un binôme particulièrement dynamique d’enseignants était en charge d’un temps de lancement de journée en grand groupe, avec un très intéressant travail préparatoire qui a permis de mettre en relief toutes les vertus pédagogiques de la thématique, quelle que soit la discipline enseignée et quelle que soit l’équipe et la mission portée. Après un petit quizz humoristique sur des propositions d’actions concrètes pour mettre de l’ambiance, chaque unité pédagogique a pu élire son roi ou sa reine de l’ambiance.
Tous les adultes se sont ensuite répartis sur des ateliers, entre matin et après-midi, qu’ils soient sportifs, spirituels, solidaires, méditatifs, créatifs, musicaux mais toujours ludiques. C’était une très belle journée de janvier dont les temps conviviaux et l’engagement de chacun a été particulièrement appréciés.
Sainte-Marie Lyon avait ouvert une classe pour accueillir des enfants migrants dans notre pays, dans ce qu’il est convenu d’appeler une UPE2A, c’est-à-dire d’une unité pédagogique pour les élèves arrivant allophones.
C’était en 2016, à la suite des crimes de DAECH qui poussaient à l’exil des familles chrétiennes d’Irak et de Syrie. Certaines avaient atterri dans la Région lyonnaise, leurs enfants avaient été affectés dans des établissements publics qu’ils avaient très vite fuis, maltraités par des enfants d’origine maghrébine considérant que les nouveaux venus, venant de pays majoritairement musulmans, ne pouvaient être que musulmans… et non des arabes chrétiens, oxymore incompréhensible en France. Sans préparation particulière, sans savoir faire, nous avions accueilli quelques-uns de ces enfants ; des familles de l’établissement avaient créé une association pour nous venir en aide (conversations, aide aux devoirs, invitations pour leur faire découvrir la ville, les accueillir…).
Malgré la différence entre un enfant allophone de six ans qui apprend la langue en même temps que ses camarades nés en France et un jeune de quinze ans supposé suivre un cours de lycée que beaucoup d’adolescents français ont du mal à suivre, nous avons eu la joie de voir la réussite au baccalauréat général de tous ceux que nous avons présentés. Quelle admiration pour leur capacité de travail, de résilience comme on dit aujourd’hui !
Or, depuis trois ans, la situation en Syrie, en Egypte, en Irak, d’où venaient la plupart de nos élèves, s’étant sinon améliorée du moins stabilisée, la population de notre classe d’UPE2A a considérablement évolué : les migrations se suivent et ne se ressemblent pas, contrairement à ce qu’un coup d’œil extérieur laisse croire. Nous accueillons non seulement des migrants non francophones mais des NSA – enfants « non-scolarisés-antérieurement » et même des « MNA », c’est-à-dire des « mineurs non accompagnés » … pauvres êtres humains mis dans l’acronyme administratif du Ministère comme on réduit une piscine à un « MAS » c’est-à-dire un milieu aquatique standardisé ! Migrants pour cause de guerre, de pauvreté, ils n’ont jamais pu apprendre à lire, à écrire, même dans une autre langue, et se retrouvent parfois sans parents, dans un pays étranger.
Camerounais, tchadien, maliens, égyptiens, libanais, roumains, ukrainiens… nous sont envoyés par les autorités académiques. Nous leur faisons la gratuité de la scolarité et de la cantine, l’Académie ne semblant pas savoir que les écoles sous contrat vivent des forfaits et des scolarités payées par les familles. Mais les familles de Sainte-Marie Lyon répondent encore généreusement à l’aide que nous sollicitons.
Aux premiers froids de l’automne, nous avons vu arriver certains jeunes en t-shirts et espadrilles. Leur foyer ne dispose pas de pull-overs, de vêtements ou de chaussures plus chaudes. Une collecte auprès des parents a donné très rapidement un beau résultat. Certains de ces jeunes nous ont demandé de pouvoir parler aux enseignants pour leur exprimer leur gratitude. Ils l’ont fait dans un français approximatif mais le message est parfaitement passé et nous nous sentions presque honteux d’entendre ces mercis. Malgré les difficultés objectives d’enseignement et d’éducation, quelle joie de pouvoir les accueillir dans notre maison mariste, avec l’aide de tous.
Nous avons accueilli aussi quatre Ukrainiens. Ils retrouvent dans le dispositif des Russes ; l’entente est très bonne entre toutes les nationalités ! La classe UPE2A est un lieu de paix où les conflits des pays d’origine, les craintes des français à « accueillir toute la misère du monde » … peuvent être dépassés par une camaraderie vécue au quotidien.
Un Escape Game s’inspirant de la BD » Au bout du monde, l’aventure mariste » à l’ensemble scolaire Bury-Rosaire
Après quelques mois de préparation, la première version de l’Escape Game sur la BD « Au bout du monde, l’aventure Mariste » a pu avoir lieu au Rosaire. Toutes les classes du niveau cinquième ont pu jouer en équipe de dix participants dans des classes transformées en vieux greniers, une mise en scène indispensable pour immerger les élèves dans l’année 1837 aux côtés des pères Maristes en pleine mission en Océanie. Beaucoup de temps de préparation et d’énergie ont été nécessaires pour faire avancer ce projet que les élèves ont beaucoup apprécié. Ils ont aimé ce temps différent de pastorale qui les a plongés dans l’histoire et l’identité de leur établissement. Ils ont pu tester leurs connaissances maristes, leur esprit d’équipe, leur réactivité et leur sang-froid.
Un grand merci à Mme Carine Jeanne Rose, parent d’élève, qui nous a accompagné à la création du support virtuel qui a permis de vivre ce temps festif. Une reconnaissance toute particulière à l’équipe pastorale du collège du Rosaire, Suzanne Traoré et Berengère Lefebvre, qui ont porté ce projet malgré les difficultés rencontrées lors de son développement.
Des aménagements dans les emplois du temps et des changements de classes ont été nécessaires car trois équipes ont joué en simultané sur un même créneau horaire. Ceci a été possible grâce aux professeurs qui ont facilité ces changements.
L’aventure continue : nous travaillons déjà à une nouvelle version !
Chaque année des dizaines de lycéens s’engagent bénévolement dans des actions placées sous la protection de saint Vincent de Paul et appelées « Conférences de Charité ». Jean-Christophe Chaput, professeur de SVT, en assure la mise en place et le suivi, perpétuant ainsi une tradition bien ancrée à Sainte-Marie. Nous l’avons rencontré.
En quoi consistent les actions menées par les lycéens et combien sont-elles ? Elles sont au nombre de quatre : aide aux devoirs pour les collégiens ; garderie des enfants pendant les réunions parents-professeurs ; parrainage d’un collégien qui aurait besoin d’un soutien dans la cour de récréation par exemple ou d’un élève des classes ULIS ; une collecte alimentaire pour les Restos du cœur et une collecte de jouets pour Noël au profit du Secours catholique.
Combien d’élèves sont concernés ? L’année dernière, 2021-2022, 149 lycéens sur environ 260 étaient inscrits à SVP, toutes classes confondues. Parmi ses 149 élèves, 83 ont donné de leur temps. Si les autres n’ont pas été sollicités, c’est tout bonnement parce que nous n’avons pas eu besoin d’eux. Au niveau de l’aide aux devoirs, 66 collégiens ont été aidés. Cette année, pour l’aide aux devoirs, 81 lycéens se sont portés volontaires. Pour la garderie, 78. Pour le parrainage, 21 et pour l’action Secours catholique et Restos du cœur, 62. Soit un total de 242 lycéens participants aux actions SVP !
Quels sont les arguments que vous faites valoir auprès des lycéens pour les convaincre de prendre part aux actions ? Quand je passe dans les classes en début d’année pour leur présenter les actions de SVP, je leur explique qu’ils sont libres de leur choix, que je leur laisse le temps de la réflexion, qu’ils peuvent s’inscrire à une seule action, etc. Je leur explique également que leur participation aux actions de SVP sont mentionnées dans leur dossier scolaire et qu’elles leur donnent un crédit certain au moment de postuler dans une école de l’enseignement supérieur.
Comment se déroule la mise en place de l’aide aux devoirs ? Une fois le recrutement des élèves terminé, je demande aux professeurs principaux du collège de cibler les collégiens susceptibles d’être aidés et de me fournir des informations utiles les concernant afin d’attribuer à chacun d’entre eux un lycéen avec lequel cela collera. Puis les professeurs principaux voient les responsables de niveau qui, eux, établissent la liste des collégiens en spécifiant leurs besoins (méthodologie, matières, etc.) et leurs disponibilités. A partir de ces éléments, je constitue les binômes et j’organise une rencontre entre le collégien et le lycéen qui échangent leur numéro de portable afin d’éviter les problèmes d’absence ou de retard. Au cours de cette rencontre, une fiche à faire signer par les parents, le professeur principal et le responsable de niveau est remise au collégien. Je précise enfin que le binôme n’est évidemment pas livré à lui-même, un suivi est assuré, et que le collégien est libre de ne pas accepter de recevoir une aide. Tout repose sur le volontariat.
Depuis quand existe ces actions ? C’est une vieille tradition de Sainte-Marie, notamment l’aide aux devoirs. On peut même parler d’héritage. Moi-même j’y ai participé… lorsque j’étais lycéen ici… dans les années 80. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’y suis très attaché. Le professeur qui s’en occupait à l’époque était M. Hébrard. Il enseignait les mathématiques.
Comment les lycéens les perçoivent ? Quand je présente aux lycéens les actions de SVP en début d’année, je leur demande toujours : « Qu’est-ce que le bénévolat pour vous ? » Leur réponse tourne souvent autour de la « satisfaction de bien faire »… Je leur dis : « Très bien ». Mais je les emmène tout de suite sur un autre terrain : donner de son temps sans contrepartie, se tourner vers les autres, s’ouvrir à eux, ne pas rester centré sur soi-même. Autre point sur lequel j’insiste : l’aide aux devoirs est une passerelle qui relie le collège au lycée, car des collégiens qui ont été aidés sont amenés, lorsqu’ils entrent au lycée, à aider à leur tour.